Canon RF 24-105mm F2.8

Canon a annoncé en début de mois un nouvel objectif dans ses objectifs RF et c’est une petite (R)évolution.

Photo de l'objectif Canon RF 24-105mm f2.8
Canon RF 24-105mm f2.8 – Source: Canon

Quelques points qui indique cette rupture :

  • Une ouverture constante à 2.8 inhabituelle pour une plage focale aussi grande (à f/2.8 on est habitué au 24-70 et au 24-105 on était f/4 au mieux)
  • Un zoom à la parfocalité électronique (qui conserve le point sur sa plage focal. C’est très utile en vidéo mais historiquement c’est plus complexe et plus cher à produire qu’un zoom photo varifocal, et Canon vient ici avec une réponse innovante faisant appel à l’électronique pour obtenir ce résultat et maitriser le prix)
  • Iris 11 lamelles (un plus pour le bokeh)
  • Diaphragme déclicable pour un usage vidéo (et avec une bague…ce qui n’est pas habituel sur les objectifs photos de Canon)
  • Commande de point motorisé en option
  • Sans oublier la stabilisation et l’autofocus…

Bref un Zoom standard passe-partout et multi-usage. Sur le papier ça laisse rêveur vu le condensé d’innovations et les possibilités d’utilisations, à vérifier dans le monde réel !

Annoncé disponible pour Décembre 2023 au tarif de 3.599€ TTC

Source : https://www.canon.fr/lenses/rf-24-105mm-f2-8l-is-usm-z/

Quand le mélangeur passe dans le cloud

C’est un mouvement amorcé depuis quelques temps et qui se renforce un peu plus cette année : les mélangeurs vidéos se déportent dans les serveurs et l’intangible cloud, comme pour suivre une tendance qui semble inexorable. Alors que le SDI est remplacé pour tout ou partie dans la chaîne du signal par les câbles réseaux, les mélangeurs basculent eux aussi peu à peu dans le format de serveurs informatiques.
Annoncé à l’IBC Vizrt (qui a intégré Newtek) présente le Tricaster Now pour retrouver le fameux mélangeur sur base informatique dans une version éthérée.

Sony communiquait sur son offre Networked Live et le M2L-X (mélangeur logiciel disponible sur site et dans le cloud) qui enrichi son système M2 Live. Streamstar se fait plus ou moins mystérieux sur son site avec un lien « don’t push » vers son offre Streamstar I Live.
Plus tôt dans l’année, au NAB LiveU avait également lancé LiveU Studio, il s’agit en réalité du rebranding d’easylive.io qui a rejoint le groupe.

Sony M2L-X
Sony M2L-X


Ça commence à faire du monde sur le secteur, des nouveaux venus qui trouvent là une opportunité ou des acteurs déjà bien ancrés dans le milieu.
Quand à savoir si l’intérêt éco(nomique/logique) est présent, il faudra sortir les calculettes en fonction des projets. Ça ouvre la porte à la production d’évènements qui seraient compliqués dans l’économie d’une production classique (l’exemple des courses de trail revient quelques fois). Côté technique c’est idem : ça pose des contraintes techniques dont certains projets préfèreront se passer (encodage, réseaux, latence) mais d’autres les embrasseront à pleines mains histoire de faire exister leur projet.

Petite liste de solutions existantes (non exhaustif):
Chyron Live : https://chyron.com/products/live-production-platform/cloud-native-live-production-platform/
Cloudmix : https://www.cloudmix.tv/
Grabyo producer : https://about.grabyo.com/grabyo-producer/
Grass Valley Live Producer X : https://www.grassvalley.com/products/cloud-based-workflows/live-producer-x/
Kiswe Produce : https://www.kiswe.com/produce/switcher
LiveU Studio : https://www.liveu.tv/products/produce/liveu-studio
Ross Graphite Cloud : https://www.rossvideo.com/live-production/all-in-one-production-systems/graphite-cpc
Sony M2 Live : https://pro.sony/fr_FR/creators-cloud/m2-live
Switcher AI : https://switcher.ai/
Tellyo Stream Studio : https://www.tellyo.com/stream-studio/
TVU Producer : https://www.tvunetworks.com/products/tvu-producer-cloud-production/
Vizrt Tricaster Now : https://www.vizrt.com/products/tricaster/tricaster-now/
Vizrt Vectar Plus : https://www.vizrt.com/products/viz-vectar-plus/

Petite pensée pour Dazzl, solution française, qui a fermé en 2022.

Schizophrénique

J’aime les défis et les évolutions technologiques dans notre domaine, j’aime savoir comment un projet ou une production s’est construit et quels choix techniques ont été faits…. Et dans le même temps j’ai de plus en plus de mal avec la débauche d’énergie et de moyens qui accompagne certains projets.
Un bon exemple en ce moment qui est révélateur de ce comportement c’est la sphère de Las Vegas : peut-être avez-vous vu passer les images de la résidence du groupe U2.

https://www.jaybyrdfilms.com/

C’est techniquement excitant [1] [2] et écologiquement inquiétant [3] [4]. Oui le concept de sphère est cool, vraiment. Et artistiquement propose une opportunité nouvelle. Preuve en est « Postcard from Earth« , la première œuvre de commande du lieu, est effectuée par le réalisateur Darren Aronofsky.
Par contre j’espère que ce genre d’installation reste une exception qui ne poussera pas comme des champignons à l’échelle planétaire. Comme dirait le publicitaire : ce qui se passe à Vegas reste à Vegas et ça serait très bien ainsi (mais évidemment le projet de déployer ailleurs est déjà évoqué…)

[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Sphere_at_The_Venetian_Resort

[2] https://www.reviewjournal.com/entertainment/the-sphere-everything-you-need-to-know/

[3] https://www.reviewjournal.com/business/energy/nv-energy-files-regulatory-plan-to-power-sphere-with-solar-energy-2893327/

[4] https://www.spglobal.com/marketintelligence/en/news-insights/trending/dk33TE320meVvh8OQrUzvg2

Attraper le bluetooth (2)

C’est une news Sony qui entre en écho avec l’article précédent, l’arrivée de nouveaux microphones sans fil qui utilisent la liaison……Bluetooth entre émetteurs et récepteur. Bien évidemment ce n’est pas tout à fait une nouveauté mais ce qui l’est plus tient dans les détails des normes et codecs utilisés. Aurait-on enfin un saut dans la qualité de l’audio live par Bluetooth ?

Les ECM-W3 (doubles émetteurs) ou ECM-W3S (version single) et ECM-S1

On est sur des systèmes qui viennent avec de bonnes idées sur le papier, sans être révolutionnaires (hormis sur la liaison) et ciblés streamers et podcasteurs.

Parmi les points intéressants, on peut noter entre autres le filtrage antibruit possible, la compatibilité MI Shoe propre à Sony, la fonction de sécurité (enregistrement de deux signaux, dont un atténué), la sortie USB.

Sony propose là des modèles cohérents en ayant bien pris soin de s’inspirer de la concurrence. Reste que dans mon aspect minimaliste Mojo évoqué lors de l’article précédent il reste un récepteur audio en trop dans l’équation.

Pour le point intéressant : la liaison sans fil est en Bluetooth 5.3 et le codec utilisé est le LC3plus. Sony ne rentre pas plus dans les détails mais indique « une transmission à faible latence et haute qualité audio » et une portée « jusqu’à 150m en cas de bonne portée ».

Le tarif est par contre un peu déroutant (mais pas inhabituel pour du Sony) vu qu’il est élevé par rapport à la concurrence. (prix de vente conseillé ECM-W3: 500€ /ECM-W3S: 370€/ ECM-S1: 450€)

[En rédigeant l’article, je m’aperçois également avoir loupé ce détail pour les derniers microphones AnkerWork M650 : la liaison entre les émetteurs et le récepteurs utilise également le LC3plus.]

De là à pouvoir retrouver cette fonctionnalité directement dans nos smartphones, on n’y est pas encore : Le Bluetooth 5.3 est certes présent dans nos smartphones les plus récents mais le LC3plus est un codec sous licence et nos fabricants ne seront pas forcément intéressés pour l’intégrer.

Sources : communiqué Sony  – Fraunhofer LC3plusAnkerWork m650