L’évolution DSLR

C’est un fait : les appareil photos numériques ont chamboulés les tournages ces dernières années, les fabricants comme Canon avec ses références devenues célèbres 5DMarkII , 7D et 550D ou encore Panasonic et son GH1 ont bousculés les idées reçus : un appareil photo peut faire des vidéos de qualité. D’autres fabricants s’y sont essayés avec moins de succès mais n’ont pas renoncé comme Nikon et son nouveau D3100 , ou arrivent seulement dans la danse (Sony et ses alpha 55 et 33). Toujours est-il que l’on a vu arriver ces appareils prévus à la base pour la photographie envahir les lieux de tournage.

Les avantages ?

Incontestablement c’est le rapport qualité/prix qui prime : C’est moins cher qu’une caméra et même qu’un caméscope et pour une qualité d’image globalement supérieure (surtout pour un prix équivalent ): il n’y a pas photo. On peut donc s’équiper plus facilement.

Deuxièmement, mais c’est très lié au premier point : Un capteur plus grand que celui de camera/caméscope…à moins d’aller chercher des caméras comme la RED ou la Penelope de Aaton ou L’Alexa de Arri…ce qui n’est plus le même budget. On obtient donc une profondeur de champ réduite, ce qui est souvent recherché, et également une meilleure sensibilité, ce qui est également souvent recherché et apprécié.

Troisièmement le choix des optiques :  on s’ouvre les portes d’un vaste choix d’objectifs photos et cinéma, ce qui est dans ce cas un point positif, mais cela dispose aussi d’inconvénients (nous y viendrons dans la suite)

Les inconvénients ?

L’ergonomie : c’est celle d’un appareil photo, donc la tenue est celle d’un appareil photo, pas d’une caméra…pour remédier à ce détail très gênant, on bricole ou on investi dans les accessoires, ce qui fait monter un peu plus la facture mais rend l’ensemble plus utilisable.

Les fonctions : à la base la fonction vidéo est un mode supplémentaire sur les appareils photo; presque un gadget. On dispose ainsi de réglages plus réduits que sur une caméra, ça gênera certains…d’autres s’en accommoderont. Outres les réglages du menu, les fonctions tel que les entrées/sorties vidéo font cruellement défauts. Ne comptez pas sur votre appareil pour vous sortir un signal HD suffisamment propre via sa connectique (son processeur ne pourra pas, il n’est pas vraiment prévu pour) ou pour disposer d’entrées audio XLR.

Le format d’enregistrement : Là encore, on peut s’en satisfaire dans certains cas, mais dans d’autres c’est trop juste : le format d’enregistrement est soit du h264 soit du mjpeg.  Quand aux débits, ils sont plutôt bas, ce qui ne gêne pas trop tant qu’on effectue des mouvements lents, mais qui sont plus problématiques quand ça bouge beaucoup. On a donc un format fortement compressé qui ne s’adapte pas à toutes les situations. Et je ne parle pas de la post-production…

Le capteur CMOS : si sa taille est positive, son premier défaut est d’être avant tout dédié et optimisé pour une utilisation photographique…il a donc son aspect négatif en vidéo dû à l’utilisation d’un rolling shutter (dont le défaut est qu’un mouvement rapide entrainera des distorsions dans l’image). Pour limiter le problème…évitez les mouvements trop rapides, en attendant que la technologie et les ingénieurs atténuent/résolvent le problème.

Les optiques photos : elles ont un défaut en vidéo, elles n’avaient pas été prévue pour ça ! On est ainsi limité par la fluidité relative lors de la mise au point par exemple…

 

Au final, malgré ces défauts les appareils photos s’installent en vidéo et ont bousculés le marché (et les habitudes). Les techniciens se sont emparés de l’outil et ont adaptés la chaîne de travail en conséquence. L’évolution n’est pas finie avec l’arrivée de caméscopes basés sur ces technologies comme le NEX-VG10 de Sony ou le AG AF101 de Panasonic qui , souhaitons-le, tâcheront de gommer les imperfections tout en gardant les qualités.
Sur le sujet n’hésitez pas à consulter l’excellent blog de Emmanuel Pampuri : Pampuri.net