IBC 2025 : Les PTZ 1″ seraient le top…hold my beer

Et bien…Que retenir de l’IBC en tant que spectateur distant : la complexité est que face au nombre important d’exposants celui qui fait le plus de bruit à plus de chance de faire parler de son produit. À ce petit jeu difficile d’éviter Canon et la C50, Nikon et son ZR, Fujifilm et son Eterna GFX 55. BlackmagicDesign et son ouverture au ProresRaw (entre autre) ou les annonces de Nanlux, Godox et Profoto côté lumière ont percés à travers mur. Ou quelques jours plus tard les annonces de DJI ou GoPro. On pourrait dire que dans notre spectre déjà bien focalisé en matière de matériel audiovisuel c’est déjà beaucoup et que le reste n’obtiendra que des miettes de visibilité. Ainsi Sony et Panasonic ne seraient pas les mieux lotis mais pas les plus à plaindre.
Je n’évoquerai pas plus que cela la jungle d’annonces d’objectifs : l’offre est foisonnante et luxuriante…à ne plus savoir où donner de la tête.
Un point intéressant à suivre est l’ouverture d’Atomos à d’autre gammes (moniteur de référence et sonde de calibration) qui sont peut être plus rassurantes que la gamme de produit OEM rebadgés précédemment lancée (micro, casque audio, caméra PTZ, transmetteur sans fil). Une manière de se diversifier nécessaire par rapport à la branche historique de ses moniteurs/enregistreurs externes – marché quelque peu bousculé par l’arrivé de nouveaux concurrents et par l’évolution qualitative des codecs d’enregistrements interne de nos boitiers.

Pour le reste on pourrait dire bien des choses en somme mais dans un marché qui continue d’évoluer et de se ré-inventer on pouvait difficilement manquer l’élargissement du spectre : la prise de vue par smartphone n’est plus moquée, le monde du web est courtisé et l’intelligence artificielle (dans son sens le plus large et fourre-tout) est sollicitée.

Dans ce cadre continuons de voir l’évolution du marché des caméras PTZ. Ces derniers mois ont donnés de voir une nouvelle gamme s’installer en solution intermédiaire avec pléthore de fabricants proposant des caméras sur base de capteur 1/1.8″
Un gain non négligeable (sensibilité accrue et densité pixels améliorée) par rapport aux capteurs 1/2.8″ plutôt bienvenue en rapport avec l’augmentation de la résolution ces dernières années.
Pourtant la référence ne bouge pas : historiquement la camera PTZ broadcast est 1″ et si Panasonic garde la faveur des prestataires Canon a fait une entrée plutôt fracassante et Sony reste en bonne place. Aussi, la Sony FR7 (plein format) mise à part, l’étalon actuel se situe plus sur la gamme Panasonic AW-UE160 et la concurrence continue de s’améliorer en comparaison.
Ainsi certains proposent d’aller au delà du 1″ pour s’intéresser au capteurs 4/3. Preuve en est du côté de Birddog avec la présentation de sa XL Ultra et chez iSmart avec sa sœur jumelle PBC-120, ou encore de ValueHD avec sa VX90. Une nouvelle tendance ? En tout cas une balle lancée dans le jardin de la concurrence et des fabricants établis.
Si dans ce domaine la taille ne fait pas tout et que la qualité du bloc optique, la fluidité, la précision et la robustesse des moteurs et les possibilités de réglages de l’image sont toujours à prendre en compte dans l’équation entre autre; on peut également penser à la nécessité de trouver un distributeur et un SAV correct…que l’on souhaite ne jamais devoir solliciter.
Côtés spécifications la tendance est généreuse en connectiques et protocoles. Côté prix cela s’annonce concurrentiel (la Birddog XL Ultra est annoncée à 6995$) voire très agressif (pas de tarif officiel pour la VX90 mais ce qui parait sur internet est vraiment bas pour de telles caractéristiques – voir les marques SMTAV BX90 ou i360 par exemple, et Fomako K920N).

Et du capteur 4/3 ce n’est pas Panasonic qui le renierait ! Le fabricant en profite lui aussi pour proposer un système PTZ en capteur 4/3 ou Full Frame avec ses modules respectifs AW-UB10 et AW-UB50 et le Movicom Robyhead (r2)D2. Une intégration optimisée et une approche bienvenue quand on sait que plusieurs ont tenté d’utiliser les BGH1 et BS1H en configuration PTZ avec des têtes robotisées tierces (hello Datavideo). On songe également à la Sony FR7 en voyant de telles combinaisons. Bref, les PTZ continuent de repousser (IYKYK) la limite pour des images toujours plus qualitatives et ça on applaudit des deux mains.

Transvideo : et le moniteur s’éteint

On pouvait se poser la question de la santé de Transvidéo après la fin d’Aaton (qui appartenait à sa holding ITHAKI) et la réponse est donc arrivée avec un court message sur le site internet du fabricant et relayé par des sites de news audiovisuelles (cf Redshark et Newsshooter )

La fin d’une aventure de 40 ans accompagnée de succès et d’une (très) bonne réputation. La concurrence est féroce et la liquidation laisse un petit goût amer.

Le multicam est dans la poche

C’est une news récente qui m’a enfin motivé à faire cet article. Quelle news ? Canon sortant Live Switcher Mobile, une application iOS (abonnement – ou gratuit mais avec pub…) permettant d’effectuer un mélange audiovisuel de 3 périphériques mobiles en vue d’une diffusion en streaming ou un enregistrement. C’est loin d’être une première dans le genre, puisque d’autres applications existent déjà sur le secteur mais c’est surprenant de la part de Canon, d’autant plus que l’application utilise les caméras intégrées des iPhone/iPad et non les caméras ou appareils photo Canon [Edit : depuis la version 1.1 ça arrive avec le Canon R50V et le PowerShot V1 ]

Ça c’est pour la news. Et l’article ? Et bien de la même manière que j’ai déjà évoqué les logiciels de mélange vidéo et les mélangeurs dans le cloud, regardons un peu ce qui existe du côté des smartphones. Spoiler alert : mieux vaut être du côté de la pomme.

Switcher Studio (iOS/ abonnement) – Le plus connu. Très complet dans les fonctionnalités. Dispose de la possibilité d’utiliser les Seemo d’Acsoon pour entrer une source vidéo HDMI ou SDI et ne pas dépendre uniquement des appareils iOS. Peut aussi contrôler des gyrostabilisateurs DJI Osmo Mobile pour transformer son smartphone en caméra PTZ.

Cinamaker (iOS/ abonnement) – Le concurrent qui prend un peu moins la lumière mais très complet aussi dans ses fonctionnalités. Une version gratuite limitée à 2 sources. Accepte les sources NDI dans sa version Pro.

Teradek Airmix (iOS/ gratuit)- Un produit qui n’est plus développé depuis janvier 2023 donc plus forcément recommandé mais c’est intéressant de noter que Teradek s’était engagé sur ce chemin et couplait le fonctionnement avec ses boitiers d’encodage pour proposer plus de possibilités dans les sources vidéos.

Live Cut Switcher (iOS/ abonnement) – Un produit qui semble plus limité mais propose l’essentiel.

TopDirector (iOS/ achats in-app) – Une philosophie un peu différente ici qui s’est plutôt développé en proposant un écosystème autour du NDI. Le logiciel central (TopDirector) peut se compléter avec d’autres logiciels sur le même réseau et un panneau de contrôle physique.

[Edit NAB 2025] Birddog Maki Studio (iOS/ achat hardware). Pour disposer du logiciel, il faut acheter le panneau de contrôle lié (695 $). À utiliser avec les caméras Birddog de la série Maki ou avec des sources NDI

Mais encore : Mevo Multicam / Nearstream Multicam App /Obsbot Live (iOS-Android/gratuit) – Des solutions de live orientées vers leur propre écosystème de caméras et fournies par conséquent « gratuitement » par les fabricants. À noter de Mevo s’est ouvert aux sources vidéos smartphone et NDI dans sa version Pro (abonnement). Ces logiciels sont pour le coup iOS et Android.

Mais aussi, un peu à part (pas live dans le sens du direct) : Roland 4XCamera Maker (iOS/abonnement) – FinalCut (Camera + FinalCutPro Ipad iOS/abonnement)

IBC 2024 : retours sur annonces

Le salon s’est terminé il y a un peu plus de 10 jours et les communiqués sont tombés en quantité durant sa tenue. Difficile de tout ingurgiter dans cette jungle et si certaines marques ont l’habitude de s’en sortir mieux que d’autres pour occuper le devant de la scène, il est certain que beaucoup d’autres n’ont pas eu la même faveur. De fait, spectateur distant, je ne prétends pas avoir une vue globale mais voici quelques points qui m’ont intéressés lors du salon et qui sortent un peu du lot dans ce flux d’annonces :

  • Une technologie pour les gouverner tous

Les projecteurs Led ont poussé comme des champignons et la technologie incorporée a permis de les contrôler à distance en sans-fil, libéré des contraintes du câble.

Oui mais…chaque fabricant avec son application et sa technologie, ce qui peut vite devenir contre-productif. Aussi les différentes annonces allant dans le sens de technologie commune (CRMX) augurent pour les professionnels d’un bon sens bienvenu

Aputure – Sidus Four et Storm 1200X – Un transmetteur CRMX et un projecteur LED forte puissance qui annonce une compatibilité avec des protocoles connus (CRMX/DMX/Art-Net/sACN)

Nanlite Forza 60CR – Evolution du Forza 60C le petit plus (R) vient ajouter la radio et le CRMX…well done. Autre mouvement bienvenu : la possibilité de faire évoluer son Forza 60C en version CR avec une intervention payante (évolution matérielle) dans un centre agréé

Arri SkyPanel S60 Pro – Là aussi une évolution du modèle précédent (SkyPanel S60-C) et qui ajoute entre autre le CRMX au modèle

  • La bataille des PTZ aura bien lieu – On ne se tourne pas le pouce

Du côté des caméras robotisées on a l’habitude de voir Panasonic et Sony mais on a appris à voir d’autres concurrents : Canon dernièrement a fait une entrée remarquée avec ses modèles mais de nombreux concurrents se placent sur un marché assez vaste allant de la visioconférence au broadcast et espèrent bien grignoter une part non négligeable (Aida,Aver,BirdDog,Bolin,Datavideo,Everet,Lumens, Marshall,PTZOptics,RGBLink,Vizrt,etc…). De ce point de vue, si Sony a frappé fort lors de la sortie de sa FR7 qui est hors catégorie, l’usage veut que les caméras avec un capteur 1″ soit le haut de gamme dans ce domaine. Aussi l’arrivée de compétition sur ce secteur pourrait bousculer les leaders

Z CAM P2-R1 On ne l’attendait pas là mais comme avec sa gamme de caméras cinéma (et la série E2), Z CAM vient jouer les trublions en annonçant sa caméra PTZ avec quelques caractérstiques intéressantes. On est proche du capteur 1″ (en réalité 1/1.3″) avec un autofocus à détection de phase. Côté connectiques l’essentiel est là – on a une prise genlock (+) mais on est sur du 3G-SDI par exemple (-). On note la présence de NDI (mais en NDI-HX3) dans une version P2-R1N. Le protocole Free-D est de la partie pour l’AR/VR. Un slot SD est présent pour un enregistrement interne. Le zoom optique est x18 (on commence avec un 35mm en équivalence…35mm donc pas ultra grand angle). Le tarif envisagé est par contre agressif (2500$ évoqué…à confirmer)

KatoTV BC10 – Un modèle annoncé et présenté depuis plus d’un an – Un capteur 1″ Sony, du full NDI et du NDI-HX, du 12G-SDI (mais attention annoncé 4K30 en maximum), une prise genlock, un slot SFP+, du XLR et du line in, un zoom optique x12 et la stabilisation électronique. Des informations sujettes à confirmation vu les différences entre ce que montrent les photos et vidéos, ce que disent les réseaux sociaux et le site

Telycam Explore – Annoncée ces derniers mois. Un capteur 1″ Sony, un autofocus à détection de phase, du full NDI et du NDI-HX, du 12G-SDI, une prise genlock, le Free-D, un slot SFP+, du line in et du mini-xlr (avec alim phantom), un zoom optique x20, un slot miniSD, c’est très complet (par contre je n’ai pas noté de stabilisation électronique).

La taille du capteur n’est pas la seule composante de la qualité d’une image et on pourra s’intéresser aux blocs optiques pour faire la différence, ainsi que les possibilités de contrôle sur le signal pour la colorimétrie. Reste que si ces caméras arrivent effectivement sur le marché elles pourraient rejoindre les Panasonic de la série AW-UE1XX, les Sony BRC-AM7 et BRC-X1000, BirdDog P4K, Bolin B9-418 et R9-418, Canon CR-N500 et CR-N700 dans la catégorie des caméras PTZ 4K 1″

  • Le mélangeur vidéo se désintègre

Outil par excellence de la réalisation mullticaméra, le mélangeur poursuit sa mue ces dernières années et son format s’annonce toujours plus varié allant de la tablette tactile au serveur informatique. Si la convergence avec l’informatique et le réseau se fait de plus en plus pressante (et présente) un symbole ici se trouvait du côté de Vizrt qui annonçait de 2 nouveaux modèles de Tricaster aux extrémités de sa gamme

Tricaster Vizion est la version la plus évoluée, déclinée en 2 châssis. Elle offrira 44 entrées dont 16 SDI configurables en I/O et on notera surtout le passage au 12G-SDI.

Tricaster Mini S fait l’impasse sur le hardware et propose d’avoir le logiciel Tricaster sur sa propre machine, sur la base d’un abonnement. Un mouvement qui marque un changement important de la part de Vizrt puisque jusqu’à présent il était obligatoire d’avoir un système conçu par le fabricant. L’offre se positionne en entrée de gamme, propose 8 entrées vidéo (en 4K60P tout de même) et cible la concurrence sur le marché des logiciels de mélange vidéo. Le principe est d’offrir une version plus accessible afin de permettre ensuite de passer facilement sur le reste de la gamme en fonction des prestations. Du matériel certifié sera tout de même suggéré pour l’utiliser. On pourra y connecter les panneaux de contrôle de la gamme.