Covid-19 et ressources en lignes

Hello,
Pour ceux qui l’ignorent, je bosse dans l’audiovisuel -ça vous le saviez sûrement- mais par contre vous ignoriez peut-être dans quel cadre puisque c’est dans un domaine qui n’est pas forcément des plus connu pour ça : dans l’enseignement supérieur, au sein d’un service audiovisuel universitaire.

La période actuelle ne vous aura pas échappé et autant vous dire que pour moi et mes semblables, membres de services audiovisuels, services multimédia et autres TICE et apparentés -sans oublier les services réseaux – les prochaines semaines s’annoncent bien remplies (doux euphémisme) avec l’utilisation quasi-systématique de l’enseignement à distance. (Petite pensée à cette occasion pour la fracture numérique…dur)

C’est donc l’occasion de faire le point sur les quelques possibilités qui s’ouvrent à nous dans les semaines qui viennent et aborder quelques points de réflexions.

Petite pensée d’abord pour mes amis universitaires

La première chose à savoir, c’est que les premiers jours risquent d’être un peu chaotiques le temps de faire émerger des procédures plus généralisées -cela pourrait être frustrant mais il sera un peu vain d’harceler/exiger des réponses immédiatement, il faut le temps que l’appareil se mette en place. Les procédures d’enseignement en ligne existent déjà dans une certaine mesure sur les établissements – en effet aucun établissement n’a attendu le covid-19 pour faire de l’enseignement à distance ou en ligne (enfin je crois…je n’ai pas les chiffres à présenter -et je parle plus particulièrement des universités) – mais cela n’a pas forcément concerné tout le monde jusqu’alors (une question de besoins et d’envies). La question sera par contre de savoir si les infrastructures pourront tenir un afflux largement plus important que des conditions dites habituelles. Le ministère a par ailleurs commencé à fournir son plan de continuité (vous pouvez lire – c’est intéressant – pour la partie cours, voir les fiches 1 à 3)

La première consigne pour les élèves est de se tenir proche du site internet de votre établissement (et de ce cher ENT) et de l’adresse mail officielle qu’il vous a fourni (celle que vous ne consultez presque jamais : croyez-moi, actuellement ça pourra être utile). Quand aux enseignants, la consigne est presque la même : restez proche de votre mail, de votre téléphone, de l’ENT…et commencez à prévoir votre cours pour de l’enseignement en ligne. Autant les élèves seront en attente, autant les professeurs seront pro-actifs. Les plus habitués auront même déjà commencé, et certains moins coutumiers ont déjà sollicité les services TICE pour un accompagnement/soutien pour la mise en ligne de leurs cours.

Quels sont les outils à disposition pour de l’enseignement en ligne ?

Dans un premier temps, rapprochez-vous de votre établissement pour connaître les possibilités existantes (petit passage par votre ENT): quelle plateforme de LMS (Learning Management System) est utilisée et que vous permet-elle ? Pour information, la plateforme généralement utilisée par les universités est Moodle.

Le LMS est un passage plutôt incontournable et pourra servir de lieu de centralisation mais ne permet pas forcément tout. Vous pourriez être tenté d’enrichir le suivi de vos cours avec d’autres possibilités – plus ou moins intégrable à votre LMS : Cour enregistré en audio/vidéo, quizz, séance d’interactions, groupe de suivi…À ce stade, il est peut-être inutile de se compliquer la tâche immédiatement : si la mise en ligne de votre cours sur le LMS est déjà une difficulté, il n’est pas forcément utile de penser immédiatement aux autres possibilités.

Ici je soulèverai un autre point : la tentation va être grande pour les enseignants de passer outre l’existant (trop limité, trop compliqué, sous-dimensionné face à la crise) et faire avec sa propre solution  « mais j’ai tel logiciel/système et c’est super simple ». Ici je ne trancherais pas mais je soulèverais deux difficultés : la légalité (la quoi?) -votre logiciel est-il cohérent avec le RGPD – et la multiplicité des systèmes -imaginons que chaque professeur utilise sa propre solution, combien de systèmes devront appréhender les élèves ? Voilà, ces problématiques sont aux limites de mon champ de compétence mais y sont étroitement liées donc difficile de ne pas les évoquer.

Pour la partie audiovisuelle, le service audiovisuel de votre université pourra être sollicité de manière plus ou moins directe et à différent degrés – selon ses attributions et les procédures en vigueur dans votre établissement – nous tenterons de répondre au mieux 😉 Si vous pouvez vous déplacez sur votre site universitaire, nous pourrons vous soulager de cette partie technique.Note – on oublie avec le confinement plus généralisé

Les systèmes à appréhender  :

L’enregistrement d’un cour : Ici pas d’interaction directe, il s’agit d’arriver à fournir un enregistrement vidéo (ou audio) de son cours, avec webcam (ou non) et avec support de cours (ou non). On utilisera ici les systèmes d’enregistrement audio dans un premier temps : on peut commencer avec la fonction dictaphone de son smartphone/ordinateur ou utiliser des logiciels comme Audacity ou Ocenaudio sur ordinateur. Si la vidéo ne vous dérange pas, on peut évoluer vers des systèmes d’enregistrement audiovisuel. L’application caméra de votre smartphone peut être un bon point de départ, sinon l’application Caméra intégrée à Windows10 (Photo Booth – sans les filtres- ou QuickTime pour Mac) effectuera la même tâche. Sinon certaines application en lignes vous permettent d’obtenir le même résultat depuis votre navigateur (voir webcamera.io ou cam-recorder.com par exemple). Une étape supplémentaire est atteinte avec l’utilisation d’un support de cours en complément (présentation style Powerpoint et apparenté), dans ce cas les logiciels de capture d’écran vidéo sont la suite logique. VLC vous propose une option de capture d’écran sommaire qui permet de répondre à ce besoin mais la procédure est laborieuse pour les non-initiés (sinon voir QuickTime – sous Mac). Si vous souhaitez un double enregistrement (webcam+capture écran) l’utilisation de logiciels un peu plus poussés sera nécessaire. Là encore c’est possible de manière très simple depuis un navigateur internet, recordscreen.io rempli ce rôle à la perfection. Côté logiciels, Active Presenter (Mac/PC) dans sa version gratuite répond à ce besoin (et sa licence permet un usage non-commercial), mais son interface pourrait repousser les professeurs allergiques à l’informatique qui opteront pour un système plus sommaire. Préférez sinon des logiciels un peu plus accessibles comme Debut . Si je trouve le logiciel miracle (simple/multiplateforme/gratuit) je l’ajoute à la liste [edit: Miracle! c’est https://recordscreen.io/ qui remporte la palme pour ces critères – ou Re-edit Opencast Studio]. OBS est pas mal mais sûrement trop complexe pour plusieurs.

La classe virtuelle : pour simplifier c’est une classe…mais à distance et le procédé est un peu comme un live Youtube, avec interactions et relecture de la session en plus selon les systèmes. Là, il faut arriver à gérer un minimum le déroulé technique de la session tout en étant prof en sa salle (virtuelle). Difficile de vous présenter un système en particulier, cela dépendra de chaque situation et de sa disponibilité/mise en place au niveau de votre établissement. On évoque souvent Adobe Connect (payant, mais offre Covid19, cf ci-après) ou un de ses pendants opensource BigBlueButton, et certaines solutions de web/visioconférences s’approchent du principe (partage d’écran, tableau blanc,…) et peuvent du coup être utilisées pour cette usage. Le mieux est de vous rapprocher de vos services AV/TICE pour savoir ce qui est possible (le ministère évoque quelques pistes dans ses fiches).

Voilà pour les grandes lignes. Sachez que vos services vous accompagneront du mieux possible – à distance – mais que le risque de surcharge n’est pas que pour la capacité du réseau. L’entraide s’est enclenchée sur les réseaux sociaux pour partager les bons plans et autres trucs et astuces #solidaire

À noter : en réaction face à l’ampleur de la crise, plusieurs sociétés ont pris des mesures autant philanthropiques que commerciales, en permettant l’accès à certains de leurs logiciels/services pour une durée élargie ou en élargissant les possibilités offertes, de manière à faire face…et recruter potentiellement des clients qui ne partiront pas forcément ensuite – voir évolueront vers des formules d’abonnement supérieures – mais bon, c’est un autre point…  Il reste à vérifier le côté conforme (RGPD…) de certaines de ces solutions

Petite liste de offres :

  • Adobe Creative Cloud – pour accéder à la Creative cloud pendant la fermeture des campus
  • Adobe Connect – gratuit 90 jours (ou jusqu’au 1er juillet) classe virtuelle/visioconférence avec 25 participants max par session
  • Cisco Webex – parmi les mesures de Cisco face au covid-19 – pour de la visiconférence
  • Zoom – fait sauter la limite des 40 minutes pour les réunions de groupes de la version gratuite (réservé aux écoles k-12 …pas les universités)
  • Techsmith – pour notamment accéder à un de leur logiciel de capture d’écran SnagIt
  • LogMeIn – avec leur kit d’urgence (3 mois- gratuit) pour accéder à LogMeIn, GoToMeeting, GoToWebinar,…
  • Avid – ça parlera aux gars de l’audiovisuel (MediaComposer, Protools,…)
  • Microsoft Teams – pour travail collaboratif en visio
  • Klaxoon – pour du télétravail
  • Kahoot – quizz et gamification
  • O’clock – salle de classes virtuelles (à contacter -cf tweet )
  • Ubicast – jusque 30h de vidéos pour 25 élèves max en simultané
  • G SuiteGoogle et notamment Hangout et Meet avec plafond relevé en assistance
  • StarLeaf – web/visioconférence
  • Lifesize – web/visioconférence

À explorer : Loom,…

Sources (notamment) et autres listes : COVID19-Ressources & OffersMacg.co

 

Micro Salon AFC 2020

Et oui…la saison des salons. Après le Satis en novembre c’est le retour du Micro Salon de l’AFC les 16 et 17 janvier au Parc Floral de Paris.

Notez que l’évènement se tient dans un cadre plus large – le Paris Images Trade Show – et que d’autres évènements liés pourraient aussi vous intéresser…par exemple les journées AFC de la postproduction (21-22 janvier) ou la Masterclass AFC (22 janvier) – au Forum des Images pour ces derniers.

Pour l’inscription – gratuite et obligatoire – c’est sur le site du Micro Salon : microsalon.fr

Satis 2019 : an 2

Le retour du Satis chaque année à la même période n’a peut-être pas la saveur d’un NAB ou d’un IBC mais le renouveau de l’année dernière laisse imaginer une recette renouvelée encore pour cette année et suscite en tout cas des espoirs.

Du coup, l’évènement redeviendra peut-être incontournable pour le public francophone et pour ne pas le louper…c’est par là

Le 5 et 6 novembre aux Docks de Paris (Saint Denis).

Les infos pratiques sur le site qui va bien : http://www.satis-expo.com

Et surtout l’inscription (gratuite) en ligne : http://www.satis-expo.com/fr/inscription-satis.html

BAM!

Un projet qui mérite de faire du bruit.

La règle est souvent cruelle pour le financement participatif et j’espère que le taux de participation sur le projet puisse s’envoler…voici un projet kickstarter sympathique qui peine à décoller.

BAM! est un émetteur audio sans-fil bluetooth qui se connecte à votre micro (en XLR- ou autre via adaptateur) pour transformer ce dernier en système sans-fil pour votre smartphone.

Puisqu’une image vaut mieux que mille mots, voici la vidéo du projet :

J’adhère complètement au concept. Si le système Mojo me rebute plutôt actuellement c’est principalement par sa lourdeur/complexité. Un kit Mojo ne me parait pas aller du tout avec l’idée que je me fais de son usage : un Rig pour ajouter des fixations et accroches, avec un système son externe et un complément éclairage, parfois complété d’une batterie externe sans oublier le stabilisateur et les câbles en conséquence…on n’est pas loin d’un setup de camera cinema – Pour moi c’est loin d’un système simple à transporter en poche (ou presque..dans une graaande poche).

Côté audio, certains fabricants tentent de couper le cordon et de passer par le Bluetooth intégré dans les smartphones : c’est malin et on se passe déjà ainsi du problème du câblage audio ou d’un récepteur sans-fil à fixer sur un rig. Je pense à Sennheiser avec son Memory Mic, Mikme et ses solutions ou encore Instamic. Le problème de ses solutions à mon sens est d’enfermer dans un type de microphone mais surtout d’obliger à utiliser leurs applications dédiées…ce qui est un contresens pour moi en vidéo et cela pose également un problème dans le cadre d’un usage live (l’audio étant transféré/resynchronisé sur les apps en fin de prise…impossible pour du live). Reste une solution comme chez Ampridge (pas la même qualité) ou celle qui s’approche le plus de BAM! mais pas au même tarif ni avec les mêmes possibilités , il s’agit de la solution de JK Audio, le Blue Driver F-3 (et attention à bien prendre sa version HD).

Le Bluetooth impose quelques contraintes et tout n’est pas parfait, loin de là. Voici les limites :
– La bande passante est réduite (les puristes hurleront…mais ça reste acceptable pour un usage voix parlée: 50Hz-7kHz)
– L’échantillonnage pique un peu (16kHz – Ok les puristes, je vous entends)
– Le délai est présent mais dans un domaine relativement raisonnable (<20ms annoncé)

Des limites qui ne sont pas des moindres et donc clairement le produit ne s’adresse pas à tous les usages. Du coup je suis un peu étonné du choix d’un module en bluetooth 3.0, ce qui certes augmente la compatibilité mais ne permet pas les meilleures possibilités (sans aller au peut-être trop récent 5.0, pourquoi pas du 4.1 ou 4.2 ?). Mais là, je ne suis pas ingénieur 🙂

Il n’en reste pas moins que le produit va dans le bon sens et dispose de quelques arguments pour lui par rapport à la concurrence, donc pourquoi ne pas favoriser son aboutissement.

Pour soutenir le projet, c’est par ici : http://kck.st/2SGEe7H

[EDIT: hélas, le projet a échoué dans sa levée]